From the monthly archives: octobre 2012

DNA-Vision est devenue en 2011, le prestataire européen en génomique avec la plus grande puissance de séquençage (quatre systèmes Solid, deux HiSeq2000, un GAIIx, tous deux d’Illumina, et deux 454-de chez Roche). La petite société issue de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et fondée en 2004 a bien grandi et est actuellement dirigée par Laurent Alexandre. Ce dernier est le créateur du site e-toubib, Doctissimo, aujourd’hui détenteur de 80 % de DNA-Vision, suite à la vente de son site internet à Lagardère qui a permis à l’ex-chirurgien de devenir riche… engrangeant plus de 139 millions d’euros suite à la transaction. Il faut dire que le docteur en médecine, chirurgien urologue, énarque et diplômé en sciences politiques a été à l’origine de plusieurs sociétés dans le domaine médical : Benefit, Medcost, Clinics et enfin le site préféré des hypocondriaques, Doctissimo. C’est avec pour idée principale d’appliquer le séquençage, en profitant de sa vertigineuse baisse de coûts, au champ de la médecine personnalisée que le médecin essayiste, auteur de « la mort de la mort » est devenu président de la société DNAvision. Même s’il est vrai que, l’encore assez nouveau président de DNAVision, préparant l’entrée en bourse de son entreprise, parle de médecine personnalisée, la société belge est connue pour sa maîtrise des technologies haut-débit et à titre d’exemple, pour son expertise du séquençage appliqué aux études métagénomiques (vous pouvez lire : Impact of diet in shaping gut microbiota revealed by a comparative study in children from Europe and rural Africa, PNAS, avril 2010).

Revenons au moins un instant sur le séquençage haut-débit appliqué à la médecine personnalisée, vu comme le fait de rendre accessible au soignant l’information génomique de son patient.

A une époque où le Dossier Médical Unique (DMP) a grand mal à devenir une évidence, à une période où l’accès universel aux soins est de plus en plus remis en question pour des raisons de disette financière, l’accès à une archive de plusieurs Gigaoctets de données par patient semble peu crédible à court terme. Ajoutés à cela les problèmes d’éthique, de confidentialité de données et de formation du personnel soignant à l’interprétation de ces données et vous comprendrez que le rêve d’un Laurent Alexandre aura du mal à toucher la médecine de masse mais pourra séduire les cliniques privées qui échappent à la problématique d’un accès universalisé aux soins.

On voit qu’à l’instar du tourisme spatial, la cible ne semble pas vraiment être le chômeur en fin de droit. La médecine pour pas grand monde… puisque si un séquençage coûte de moins en moins cher, l’interprétation des données générées et l’intégration de ces données dans un réel parcours médical est encore inaccessible aux 99 % des personnes les plus pauvres des 10 % des pays les plus riches.

Malgré tout, la médecine personnalisée dépasse cette vision de l’ADN. En effet, la médecine personnalisée comporte plusieurs approches :

– la détermination du risque (un génotypage haut-débit chez 23andme ou un séquençage chez un autre quidam pour vous dire que vous avez 2,03 % de chance de plus que la moyenne d’être atteinte de la maladie d’Alzheimer)

– la médecine stratifiée où seuls les patients répondant positivement à l’administration d’une solution curative, minimisant les effets secondaires de celle-ci, seront traités.

– la thérapie génique (un peu passée de mode) pour laquelle il existe trois types de thérapies :  la transfection permanente d’ADN, la transfection transitoire d’ADN, les thérapies portant sur l’ARN.

Si le séquençage multiparallélisé de l’ADN a tendance à se démocratiser au sein des laboratoires de recherche et de certains laboratoires en usant comme diagnostic, il semble qu’un pas de géant reste à franchir pour que celui-ci transforme complètement notre vision de la médecine. La médecine personnalisée n’est cependant pas à remettre en question… il s’agit juste de lui donner un horizon réaliste et réalisable, sans quoi cette notion sera à ranger, comme beaucoup d’autres avant, aux rayons des mots clés usés par la mode.

« La réalité virtuelle » ou « la réalité augmentée », « l’art génératif » ou encore « l’art interactif », autant de déclinaisons possibles pour designer « l’art virtuel« . Cette forme d’art nouveau est à la croisée des chemins de l’informatique, de la technologie ou encore du graphisme.

Parmi les plus médiatiques de la discipline, à la fois radiologue et photographe, Rodolphe von Gombergh détourne les techniques de l’imagerie médicale de pointe (ultra-sons, ondes électromagnétiques, rayons X et imagerie 3D) pour créer son propre univers et révéler ses secrets dans l’art de la trans-apparence ( Une des modalités du Bio Art évoqué au cours d’un article précédent).

Dès les prémisses de l’imagerie médicale, il se passionne pour la discipline et, fort d’une équipe de recherche et développement, contribue à l’explosion de l’imagerie médicale moderne.  les procédés utilisés permettent de modéliser le corps humain en faisant apparaître les organes comme transparents. Cet explorateur des corps eut l’occasion d’exposer ses premières images médicales au musée Beaubourg. Dix ans plus tard, c’est au musée Guimet que seront livrées les découvertes des scanner des célèbres bouddhas du XI au XVII ème siécle (http://www.dailymotion.com/video/xqtdo2_virtual-art-ou-la-science-qui-se-mele-a-l-art_news).

Sur le plan médical, il est aisé d’imaginer la puissance de ces méthodes non invasives pour le dépistage d’anomalies (exemple ci dessous présentant une tumeur de la surrénale), d’autant qu’elles ne nécessitent aucune anesthésie ni ne présentent de risque d’infection pour le patient…

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