Derrière le pseudonyme de Jack London (1876-1916) se cache un écrivain autodidacte, à la jeunesse vagabonde, qui a fait fortune en écrivant des livres avec une nature sauvage pour décor et personnage principal. L’écrivain, après avoir été balayeur de jardins publics, menuisier, agriculteur, éleveur de poulets, chasseur de phoques, pilleur d’huîtres, patrouilleur maritime, blanchisseur, chercheur d’or – seul Bukowski, depuis, a pratiqué plus de « jobs » différents – est passé à la postérité pour ses romans d’aventures, pour ses romans faisant la description d’une nature en voie de domestication et pour ses romans aux héros canidés : Croc Blanc, Le Fils du loup, Le loup des mers, Mikaël-chien de cirque et Jerry-chiens des îles.
La peste écarlate est une nouvelle d’anticipation (parue en 1912) assez méconnue. Elle ouvre sur une Terre dévastée et revenue à l’état sauvage suite à une pandémie qui a ravagé l’écrasante majorité de l’espèce humaine en 2013.
L’action se déroule 60 ans après cette apocalypse, le narrateur est un homme âgé en haillons qui a connu l’avant : la civilisation, la culture… et qui tâche de conter cet avant à des jeunes hommes redevenus préhistoriques (l’écriture, la lecture ont été oubliées, en une génération, seules diffusent les techniques et le savoir nécessaires à la survie).
Jack London réussit en une soixantaine de pages à poser les bases de ce qu’un nombre incroyables de récits post-apocalyptiques a pu produire comme usines à fantasmes et peurs millénaristes : de Ravage de Barjavel (1943) à la Route de Cormac Mc Carthy (2006), de MadMax de George Miller (1979) à 28 jours plus tard de Danny Boyle (2002). Jack London exploite bien évidemment la peur de la fin des temps humains. Cette fin du livre est provoquée par un micro-organisme qui engendre une mort aussi rapide que théâtralisée. Face au mal microbien les scientifiques sont inefficients et ne peuvent éviter l’apocalypse. Fort de ses thèmes de prédilection l’auteur qui aime les chiens, Marx et Nietzsche, propose une description de ce à quoi ressemblerait l’Homme sans civilisation, condamné à chercher sa nourriture… et à reconstruire ce qu’il a perdu. Entre Arche de Noé et Radeau de la Méduse, la vision de London parait moderne, certains diraient, un peu rapidement, prophétique parce que notre humanité a connu depuis ces écrits deux Guerres Mondiales, deux catastrophes nucléaires majeures, un tsunami et le VIH… Jack London ne traite pas réellement d’apocalypse mais du comportement d’une Humanité qui doit se rebâtir après un passage par la barbarie et d’une nouvelle lutte contre la nature. Finalement ce roman nous rappelle au cycle de la civilisation humaine : naissance – développement – apogée (les souvenirs de la jeunesse du narrateur de la peste écarlate) – chaos (le 2013 du livre, date de la pandémie) – ténèbres (le 2073, année où se déroule l’action du livre) – renaissance.
L’édition BABEL, outre une traduction remarquable, propose une postface de Michel Tournier (rédigée en 1992) qui est des plus remarquables (« l’Absolu est un voyage sans retour« ).
La nouvelle provient de l’Institut Italien de Technologie de Gènes : l’équipe du professeur Enzo di Fabricio (responsable du département de Nanostructures) a réussi à capturer l’image d’une molécule d’ADN à l’aide d’un microscope électronique en transmission et d’un support en silicone hydrophobe.
L’équipe a développé un support ( formé de colonnes dites « nanopiliers » ) extrêmement hydrophobe, provoquant ainsi l’évaporation, pour ne laisser visibles que des brins d’ADN tendus. L’équipe a également percé de petits puits dans le fond du support « nanopilier » (voir la photographie du support ci-dessous), à travers lequel ils font pénétrer des faisceaux d’électrons pour obtenir leur capture en haute résolution.
Cette image est générée en utilisant la technologie de microscopie TEM pour « transmission electron microscopy » qui repose sur le principe de transmission d’un faisceau d’électrons à travers un support très mince. Plus précisément une image est formée à partir des d’interactions entres les électrons et le support; le résultat peut ensuite être imprimé sur un film photographique ou capturé via un détecteur numérique. Cette technologie offre une grande résolution indispensable pour visualiser un brin d’adn.
Sur l’image en en-tête on repère bien la forme hélicoïdale de la double-hélice d’ADN.
Outre l’aspect « inédit » de cette technique, elle ouvre également des perspectives intéressantes: on pourrait être ainsi en mesure d’observer (réellement) la façon dont une molécule d’ADN interagit avec diverses biomolécules.
Pour en savoir plus : l’article « Direct Imaging of DNA Fibers: The Visage of Double Helix » publié dans Nanoletters (American Chemical Society) en Novembre 2012
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